06 Nov

Toujours en République Dominicaine

Publié par Virg

Une semaine une nous sommes en République Dominicaine. Le temps passe tranquillement.

La petite bourgade de Lupéron s'avère être très agréable. On y mange bien : les batidas -sorte de milkshake épais- sont délicieux ; les yaroas-sorte de superposition de frittes, poulets, fromage façon lasagnes en snack se vendraient très bien sur le Maroni ; on se régale de lambis, poulpes et coquillages en tout genre. Le mouillage est peu riche en poissons mais on a pu glaner quelques informations sur nos prochaines escales auprès d'autres français. Je continue à travailler mon espagnol (26e leçon de Asymil).

On se balade. Des vaches et des chevaux se promènent en liberté dans les alentours. D'un côté de la baie, un immense complexe hôtelier quatre étoiles est vide, entièrement désert. Il a fermé, on ne sait trop quand laissant ainsi une sorte de quartier complètement à l'abandon le long de la plage.

A l'Est, un sentier côtier le long d'une côte balayée par des vagues énormes. En quelques mètre les fonds passent de plus de 1000 m à 5 m, en déferlant, les vagues font des geysers en s’engouffrant dans les galeries d'anciens récifs coralliens... C'est peut être l'une des plus belle chose que nous aurons vu jusqu'à présent. On avait repéré en arrivant dans la passe et on est pas peu fiers d'avoir réussi à s'y rendre car il semblerait que les autres annexes du mouillage tentent de temps à autres mais n'arrivent pas à accoster... certes on a pas mal marché mais on y est arrivé.

Nous avons également pris le bus pour traverser le pays jusqu'à Santo Domingo au sud de l'île. La capitale est plutôt jolie (sous la pluie !), du moins dans sa partie la plus ancienne, avec ses vieilles églises, ses anciens monastères, sa cathédrale et ses fortifications. Elle est aussi bordée d'une mer marronnasse et ses plages sont couvertes de déchets .

L'atmosphère y est particulière entre les quartiers touristiques et leurs arnaques, les enfants qui mendient et trient les ordures, les militaires à tous les coins de rue (ou presque)... Lors de notre passage, il y avait un rassemblement d'un des partis politiques en vogue, style défilé du FN le 1er mai. En gros : "non à l’immigration", "les Haïtiens dehors", et un truc genre "suivons le Vatican" (?).

En parallèle, nombre de Gringos possèdent les cafés, bars, restos dans lesquels travaillent de jeunes dominicaines qui finissent sur les genoux du patron la nuit tombés. Les clients réguliers et probablement résidents s'adonnent aux mêmes pratiques. C'est bien simple, depuis notre arrivée dans le pays, on a observé cela tous les soirs sans exception. Tous ont le profil du vieil habitué de PMU, quelques peu bouffi par l'alcool, désabusé du Rapido, articulant un mot sur deux (du moins pour ceux qui parlent français) et qui n'a rien trouver de mieux que d'aller investir trois francs six sous dans un pays pauvre pour y jouer les riches dégueux. Le cocktail luxure/ cupidité donne une ambiance glauque qui nous a ecoeurés comme elle doit écœurer pas mal de Dominicains... mais bizarrement personne ne dit ni ne fait rien. A moins que cela explique en partie la montée du parti extrémiste...

On est rentré à Lupéron sur notre bateau avec une grande envie de jouer les misanthropes mais les habitants de Lupéron sont vraiment géniaux : notre vendeuse de batidas était contente de nous retrouver (c'était réciproque), Andi, le vendeur d'eau, avait pris soin de notre annexe qui s'était frotté de trop près au ponton, comme prévu, personne n'était venu sur le bateau, la bière de 660mL est à moins de 1,50 euros et, ici, contrairement à la capitale, tout le monde ne demande pas à Wil s'il veut aller au barbier (même si cela au final, sera, un moment ou un autre, nécessaire)...

On va rester encore quelques jours avant de faire route vers Haïti. Experamos el viento... dans un des meilleurs endroits pour patienter, mais le plaisir des navigations nous manque déjà.

Où est notre dinghy ? Notre bateau ?

La connexion du Wendy's bar étant pas top top... peu de photos